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Après deux enregistrements remarqués consacrés à Beethoven, c’est tout naturellement que Jean-Claude Henriot se tourne à présent vers Schumann qu’il considère, davantage que Liszt, Chopin ou même Brahms, comme le premier  explorateur des territoires révélés  par Beethoven

–  avec peut-être Berlioz, concède-t-il avant de déplorer que ce dernier n’ait pas écrit pour piano. 

Ce prolongement de l’œuvre de Beethoven par Schumann est particulièrement sensible dans les œuvres choisies par l’interprète, car après le Beethoven tardif des deux premiers disques (un opus consacré aux Variations Diabelli en 2011, un autre paru en 2015 comportant notamment les Bagatelles opus 119 et 126), c’est à deux Schumann différents qu’il s’intéresse ici : d’un côté celui des Kreisleriana, relativement jeune et de peu postérieur au dernier Beethoven dans l’héritage duquel il s’inscrit sensiblement, et de l’autre celui des Variations Geister,  crépusculaire, comme pour mieux mettre en parallèle les derniers feux de ces deux géants.

Mauricio Kagel - Ensemble Aleph

et aussi  – MAURICIO KAGEL

Jean-Claude Henriot a participé en 2017 au double CD de l’Ensemble Aleph du cycle des 8 pièces de La Rose des Vents pour orchestre de salon de Mauricio Kagel, présenté pour la première fois sous sa forme intégrale.

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La composition du cycle des pièces s’étale de 1988 à 1994, c’est le temps le plus long que Mauricio Kagel consacre à l’une de ses œuvres. Parmi les 32 divisions de La Rose des Vents, il choisit les huit directions principales dont le point de départ consiste à travailler sur l’imaginaire lié aux points cardinaux et inventer des lieux musicaux. Sa musique est le résultat de pensées et de réflexions centrées sur un sujet, un point de départ qu’il explore pour produire un univers sonore particulier.

« Un voyage musical à savourer… exécuté avec souplesse et esprit par l’Ensemble Aleph. »

The Guardian 5/5 étoiles – Sélection albums de la semaine

“L’Ensemble Aleph joue passionnément son rôle de guide, et nous fait savourer chaque étape de ce fascinant itinéraire.”

Télérama (ʄʄʄʄ )

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Portrait de Jean-Claude Henriot, pianiste français

« Jusqu’au dernier souffle, il faut tenter de se rappeler et de faire survivre l’enfant qui est en soi. À savoir ce qui est le plus précieux, pour moi, au-delà de l’énergie, c’est la capacité d‘émerveillement. Rester avec cette capacité d’émerveillement jusqu’au bout, c’est ça, précisément, qui donne de l’énergie, qui nous fait avancer, qui nous fait renouveler en permanence notre rapport à la musique. »

Né en 1948 à Paris, ce fils d’instituteurs débute le piano à l’âge de cinq ans sous le regard attentif de sa mère, qui avait elle-même étudié cet instrument pendant de longues années. Au fil de son apprentissage, il sera notamment l’élève de Germaine Mounier, Jean Batalla, Marcelle Brousse, Yvonne Lefébure et Yvonne Loriod, mais restera éternellement imprégné des enseignements de celle qui fut son premier professeur, Jeanne-Andrée Guérin. Une phrase le marque particulièrement, lorsqu’il se frotte sans doute trop jeune à des œuvres nécessitant une certaine maturité artistique et humaine : « Il faut commencer maintenant, et tu joueras bien Beethoven quand tu auras soixante ans » – embryon d’explication, peut-être, à ce qu’il ait tant patienté avant de s’autoriser à publier en son nom quoi que ce soit…

Appartenant à une génération qui eut vingt ans en 1968, il s’impliquera dans les événements de mai : alors élève au Conservatoire de Paris, il en présidera une commission de co-gestion à laquelle on doit un certain nombre de modifications du règlement, telles que  la possibilité pour les élèves de changer de professeur sans avoir à démissionner et retenter le concours d’entrée, ou  l’incorporation d’une représentation des étudiants au conseil d’administration. Son intérêt pour la chose publique le poussera ensuite à s’engager une dizaine d’années durant aux côtés des forces dites du Progrès, qu’il quittera, déçu, en 2002.

Curieux de tout intellectuellement, Jean-Claude Henriot se façonne toute sa vie durant un Panthéon éclectique : amateur de littérature, il dévorera Zola à l’adolescence, puis se passionnera pour l’œuvre de Julien Gracq au début des années 2000 ; en matière de peinture, il vouera d’abord un culte tout particulier à Nicolas de Staël, puis découvrira avec émotion les toiles de Gerhard Richter.

D’autres affinités s’ajouteront au fil des années : sensible à la geste des champions, il organise depuis 1965 ses journées autour du rituel immuable consistant à s’installer dans un café pour lire le journal L’Equipe en buvant un grand crème ; durant la décennie suivante, il s’initie avec bonheur à l’art complexe du bridge, discipline dans laquelle il deviendra champion de France amateur ; dans les années 1980, enfin, quelques amitiés nouvelles le mènent à s’intéresser aux grands vins, à leur histoire, et à tout le vocabulaire et l’imaginaire qui y sont associés.

C’est ce mélange de curiosité et de convictions qui fera de lui un défenseur acharné de la musique contemporaine : outre le bonheur chaque fois renouvelé de  rencontrer des compositeurs vivants et de partager  leurs questionnements, Jean-Claude Henriot est convaincu qu’il est du devoir des musiciens professionnels de faire vivre la musique de leur temps, et de lui donner ainsi une chance de traverser les époques. Collaborateur régulier de l’Ensemble Intercontemporain pendant de longues années, il enregistre avec le Quatuor Messiaen et sous la direction du compositeur le Quatuor pour la Fin du Temps d’Olivier Messiaen, qu’il jouera aux quatre coins du monde. Depuis le début des années 2000, il est aussi un compagnon de route fidèle de l’Ensemble Aleph avec lequel il se produit à de nombreuses reprises et enregistre, en 2017, la première version de La Rose des Vents, de Maurizio Kagel.

Aujourd’hui à la retraite après une longue carrière d’enseignant aux conservatoires d’Orléans, Antony et Evry (ainsi qu’au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris), ce père de deux enfants, marié à une musicienne, s’est toute sa carrière durant attaché à une recherche du beau son, devenue celle du son vrai et du son vivant, qu’il définit comme étant le son qui épouse le discours et le transcende. Soucieux également d’éclairer son public sans jamais l’ennuyer, il illustre cette recherche dans ses interprétations précises, sensibles et toujours judicieuses de ses compositeurs favoris, Beethoven, Debussy, et à présent Schumann.

Interview – Autour de Beethoven : entretien avec Jean-Claude Henriot

« Il y a un devoir moral pour les musiciens de faire vivre la musique d’aujourd’hui, qui sans nous ne serait rien. »

Jean-Claude Henriot en concert sur un piano à queue

EN VIDÉO / en vidéo / EN VIDÉO /  en vidéo / EN VIDÉO / en vidéo

2015  – ENOCH ARDEN

Sur le poème d’Aflred Tennyson et la musique de Richard Strauss, Jean-Claude Henriot (piano) et son fils Raphaël (récit), ont revisité le mélodrame lors de différentes représentations en France.

PRESSE / presse / PRESSE /  presse / PRESSE / presse

Pizzicato - Février 2012

« Jean-Claude Henriot réussit un coup de génie »

Crescendo Magazine, Jean-Baptiste Baronian - Octobre 2016

« une saisissante et flamboyante exécution des Variations Diabelli, une des plus remarquables de ces dernières décennies »

Classica, Stéphane Friederich - Avril 2016

« Jean-Claude Henriot montre une fois encore qu’il est un architecte remarquable de l’univers beethovénien. Il creuse le son avec un plaisir évident et interpelle au lieu d’imposer un monologue austère. Un très grand Beethoven par un pianiste qui mérite d’être mieux connu. »

Crescendo Magazine, Jean-Baptiste Baronian - Octobre 2016

« Tour à tour passionné, lyrique, espiègle et même fantasque, il confère à ces prétendues petites choses – bagatelles et fantaisies – une indéniable grandeur. À ne pas rater. »

Times Culture Magazine - Avril 2012

« la merveilleuse inventivité rythmique et harmonique s’impose à vous »

Le Télégramme - Août 1999

« Jean-Claude Henriot enchante le public »

Radio Classique / Classica n°173 - Juin 2015

« Jean-Claude Henriot, dont l’inventivité du toucher et une prise de son splendide ravissent »

Pizzicato - Juillet 2018

« Avec un jeu plutôt sobre et souvent réfléchi, Henriot livre un compte rendu très personnel et réfléchi de la musique de Schumann »